L'arrivée de Ubuntu sur la scène du logiciel libre n'est pas passée inaperçue. Et pour cause : la société Canonical Ltd. qui a créé cette distribution a embauché une trentaine de développeurs Debian en affichant l'ambitieux objectif de faire une distribution pour le grand public et de publier une nouvelle version tous les 6 mois. Ils promettent par ailleurs de maintenir chaque version pendant 18 mois quant à ses éléments cruciaux comme sur le plan de la sécurité.
Pour parvenir à leurs objectifs, ils se concentrent sur un nombre de logiciels plus restreint que ceux de Debian et s'appuient essentiellement sur GNOME (cependant, une distribution dérivée officielle d'Ubuntu, nommée « Kubuntu », repose, elle, sur KDE). Tout est internationalisé et disponible dans un grand nombre de langues, dont le français.
Force est de constater que, pour le moment, ils maintiennent ce rythme de publication. En outre, ils publient une Long Term Support (LTS), maintenue durant 3 ans pour la partie bureautique et 5 ans pour la partie serveur. En avril 2015, la version 14.04, de nom de code Utopic Unicorn (« la licorne utopique »), est la LTS courante tandis que la 15.04, dite Vivid Vervet (« le singe vif »), est la version non LTS la plus récente. Tout numéro de version exprime la date de publication : 15.04, par exemple, représente le mois d'avril 2015.
Le succès d'Ubuntu est évident auprès du grand public. La distribution a conquis plusieurs millions d'utilisateurs grâce à sa facilité d'installation et au travail effectué pour rendre le poste bureautique plus simple à l'usage.
Ubuntu et Debian entretenaient une relation tendue ; les développeurs Debian qui espéraient beaucoup d'Ubuntu en termes d'améliorations directes apportées à Debian, ont été exaspérés par la différence entre le marketing de Canonical, qui laissait entendre qu'ils étaient de bons citoyens du logiciel libre, et leurs pratiques réelles se limitant à la mise à disposition des changements effectués aux paquets Debian. Les choses se sont arrangées au fil des années, et Ubuntu a maintenant généralisé la pratique de l'envoi de correctifs au bon endroit (ceci n'est vrai que pour les logiciels externes qu'ils mettent en paquet et pas pour les logiciels spécifiques à Ubuntu tel que Mir et Unity).